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Ethnomédecine
Cours 2
« Cours d’ethnomédecine de Christian Busser, docteur en pharmacie et en ethnologie (référence : LICENCE 3 Semestre 5 Parcours Ethnologie UFR SSPSD / SO20EM41 Ethnomédecine ) de 12heures les mercredi de 16 à 19 h à partir du 21 janvier 2015 » ouvert au public
Cours 2
1. Histoire de l'anthropologie de la maladie et regards de l'ethnologie sur la médecine.
But: savoir donner les lignes forces de leur évolution.
Bibliographie:
Ce domaine de recherche est né aux U.S.A. ; mais on possède des descriptions de rituels thérapeutiques du XVIIIème siècle, notamment en ce qui concerne des recettes médicinales à base de plantes (phytothérapie). Plus récemment, les anthropologues ont commencé à s’intéresser (seconde moitié du XIXème siècle) à la maladie et à la guérison comme domaine de recherche. Souvent, la maladie était considérée comme un élément religieux, notamment dans les sociétés primitives, dans les sociétés non occidentales.
La notion de médecine savante n’est pas propre à l’Occident. Une médecine savante apparaît lorsque deux conditions sont définies :
· une profession médicale;
· une tradition écrite, donc fixée.
Il existe donc des médecines savantes arabe, indienne, chinoise, grecque, égyptienne, aztèque, etc. La médecine savante existe à partir du moment où il y a une autorité instituée (école, église, etc.) qui garantit la légitimité du savoir et qui va contrôler les modalités de son apprentissage (diplôme) de son exercice (profession). Le savoir des thérapeutes professionnels (médecins) se distingue du savoir profane (non professionnel) par son contenu et son institution.
Dans de nombreuses sociétés, on observe des spécialistes des maladies, mais ce ne sont pas des professionnels (généralement des agriculteurs). La légitimité du savoir et de la pratique est garanti d’un autre manière, soit sur la base d’une reconnaissance collective, sit par un niveau de connaissance symbolique (croyances religieuses). Dans ces sociétés, la distinction entre savoir médical et savoir profane n’est pas institutionnalisé.
Les travaux sur la médecine savante sont importants, mais ce ne sont pas des oeuvres d’anthropologues ; le plus souvent ils proviennent des historiens qui s’intéressent aux textes et négligent la culture vécue et les pratiques de terrain. Cette situation résulte d’une répartition des tâches au XIXème siècle entre les universitaires ; les sciences sociales ont été divisées en quatre sous domaines :
· la sociologie. Elle se consacre à l'étude des sociétés occidentales dites modernes, donc industrialisées ; elle reposait, au XIXème siècle, sur le paradigme de l'évolutionnisme. [paradigme : ensemble de problématique qui relève d'un même système d'interprétation de la réalité, ce système d'interprétation étant lui-
· l'anthropologie des mondes contemporains apparaît vers les années soixante. Dans les années 50, la sociologie médicale apparaît ; elle étudie l'institution médicale occidentale avec pour objet l'institution hospitalière, l'étude du comportement des maladies et le rôle de la médecine dans la production sociale (négociations entre partenaires sociaux). Lire M. Augé et C Herzlich : Le sens du mal. Anthropologie, histoire, sociologie de la maladie.
· le folklore les aspects qui ne sont pas liés à la sociologie ont été considérés comme faisant partie du folklore jusqu'en 1914 ; il s'agit en fait de la société paysanne traditionnelle
Cette culture était considérée comme relevant du domaine des folkloristes qui s'occupent des savoir populaires.
Dans le domaine thérapeutique, ces folkloristes ont rassemblé une masse d'informations sur ce que l'on appelle la médecine populaire avec des pratiques diversifiées (recours aux Saints guérisseurs, les rebouteux, la sorcellerie, les leveurs de sort, les panseurs de secrets. Lire Marcelle Bouteiller : Chamanisme et guérison magique (PUF 1950).
· l'ethnologie ; le premier objet de recherche est constitué par les sociétés dont l'économie reposait généralement sur le binôme chasse-
L’ethnologie de terrain est née aux U.S.A. dans les réserves indiennes, les sociétés d’Amérique du nord appartenant au type d’agriculture itinérante par écobuage. Ces sociétés se caractérisent par :
· une organisation essentiellement fondée sur la parenté (cf. Morgan)
· une absence d'Etat. L'Etat se caractérise par un pouvoir institutionnalisé où l'autorité s'exerce par l'intermédiaire de fonctionnaires.
· une division du travail ; elle peut être imité à une répartition sexuelle des tâches, mais aussi entre les générations. Il y a très peu de division sociale des tâches donc une faible atomisation des savoir techniques et thérapeutiques (le spécialiste du fer est le forgeron).
· une culture essentiellement orale avec l'absence de documents écrits utilisables par les chercheurs.
· un volume restreint (de toutes petites sociétés de quelques centaines de personnes à quelques milliers). Il y a donc possibilité de faire des études exhaustives d'une société globale. Cela permet de comprendre pourquoi l'ethnologie privilégie une approche globalisante des sociétés sous forme de monographies (étude d'une société sous toutes ses formes en privilégiant l'observation directe).
Dans le domaine thérapeutique, la faible automatisation des savoir est étudié par les premiers ethnologues ; l’imbrication avec les savoir religieux a eu pour conséquence que l’on trouve très souvent des descriptions de rituels thérapeutiques dans les classiques de l’anthropologie religieuse, mais la question de la maladie n’est pas abordée en elle même, mais uniquement sous l’angle de la théorie des religions.
Young aborde la question de la liaison entre thérapie et religion. Evans-
L’orientalisme et l’histoire.
Les historiens et les orientalistes se sont spécialisés dans l’étude des grandes civilisations, c’est-
Les ethnologues étaient donc censés étudier des populations primitives et sauvages, les historiens les peuples civilisés. Seules les médecines savantes intéressaient les orientalistes ; à leurs yeux, les médecines populaires représentaient des « survivances ».
La conséquence de cette répartition est une extrême dispersion des données sur la manière dont les hommes ont pensé la maladie, entraînant une opposition artificielle entre des pratiques empiriques rationnelles et des pratiques magiques.
La première tentative de synthèse est faite par Williams Rivers (d’abord médecin, puis psychologue et enfin ethnologue). Il est le premier ethnologue a avoir utilisé les découvertes de Freud et de la psychanalyse. Il a écrit une monographie sur une population d’Inde du Sud, les Toda et a utilisé une méthode généalogique pour comprendre les faits de parenté. Il s’est efforcé à relever les différences entre les règles et la pratique et a relevé les écarts entre les deux). Il a publié Médecin, magic and religion en 1924, étude dans laquelle il montre qu’il y a complémentarité entre les croyances et les pratiques thérapeutiques. Il y étudie la notion de système médical, où chaque vision est le reflet d’une perception particulière du monde.
vision magique
vision religieuse à chaque vision correspond un stade de l'évolution.
vision empirique
En fait, il emprunte la vision de Frazer qui utilise une opposition ternaire : magie, religion et sciences.
Clements dans Primitive concepts of disease (1932) classe les différentes causes aux quelles la maladie est attribuée dans le monde ; il se place dans une perspective diffusionniste. Il distingue cinq grands types de causes : · incorporation d’un objet maléfique ;· perte d’une âme ;· possession par un esprit ;· violation d’un interdit ;· agression d’un sorcier. Ces catégories interfèrent souvent entre elles. Cette typologie formelle ne prend pas en compte la variabilité des croyances et des pratiques. Mais cet article va inspirer des recherches dans l’anthropologie médicale et conduit vers une réflexion, dans les années 70, sur l’ethiologie des maladies.
L’anthropologie médicale est créée en 1963 par Scotch. Le premier spécialiste est Edwin Ackerknecht qui a beaucoup écrit dans les années 40/50. Il rompt avec l’évolutionnisme de Rivers et de Clements. Il s’efforce de montrer que les médecines primitives reposent sur des systèmes de pensée parfaitement logiques, mais qu’elles restent irrationnelles parce qu’elles expliquent une maladie par une vision magico-
Au cours des quarante dernières années, le volume des recherches concernant la santé, la maladie s’est accru notamment aux U.S.A. Il est donc très difficile de tracer un tableau d’ensemble en raison de la grande diversification. Néanmoins, il est possible de cadrer l’ensemble en trois grandes catégories : · ce qui relève de l’anthropologie de la santé ; · ce qui relève des ethnosciences, et dont l’ethnomédecine fait partie ; · ce qui relève de l’anthropologie de la maladie.
L’ethnologie de la santé.
Elle recouvre tous les travaux qui relèvent de la perspective de la recherche finalisée, donc qui vise des applications pratiques. Ces travaux portent aussi bien sur les sociétés industrielles que sur les sociétés en développement. Ils ont donc souvent un caractère pluridisciplinaire (sociologie, économie, géographie, histoire, etc.). Les thèmes abordés sont extrêmement variés ; la liste en est infinie : · étude des politiques et systèmes de santé ; les recherches sont nombreuses sur les pratiques préconisées par l’OMS. Les soins de santé primaire et de réhabilitation de la médecine traditionnelle. Ces thèmes ont eu leur essor à partir du début des années 70. Il s’agit de développer au niveau local des structures de santé chargée du 1er contact avec le malade, ces structures étant à la charge de la population locale avec l’emploi d’un personnel faiblement qualifié. Ces politiques de soins primaires ont été réhabilitées en prenant en compte les ressources des médecines traditionnelles en raison de la pauvreté de ces populations. · étude des facteurs socio-
Les observations empiriques montrent que dans les sociétés, l’interprétation de la maladie en terme symbolique n’est pas exclusif. Tous les peuples ont su élaborer des savoirs fondés empiriquement sur l’environnement, le corps humain, les propriétés thérapeutiques de certaines substances (végétales ou animales). Toute société dispose d’une pharmacopée ; ces savoirs sont des ethnosciences. Murdock est à l’origine de ce courant : dans les années 50, il a constitué un fichier sur l’ensemble des cultures humaines pour les comparer entre elles (Human résolution area files) Il classe les données en diverses rubriques : ethno-
Frake analyse la manière dont la population de Mindanao (Philippines) diagnostique les maladies de la peau. Il s’efforce de montrer que l’identification de ces maladies repose sur l’existence d’une taxinomie (classement des formes sous lesquelles un phénomène apparaît), un classement par signes cutanés (système de classement systématisé de type structuraliste). En fait, le domaine de la maladie devient un prétexte pour étudier la pensée humaine. L’objet en est l’étude des structures cognitives qui orientent les comportements sociaux.
Anthropologie de la maladie.
Jusqu'à la fin des années 60, les travaux de l’anthropologie médicale portaient sur les pratiques thérapeutiques et le discours des thérapeutes. A partir des années 70, il y a un changement d’orientation. De plus en plus souvent, l’intérêt des chercheurs s’est porté sur le discours profane de la maladie et sur l’objet de la maladie en tant que tel. Ce changement s’est accompagné d’une critique du rôle de modèle que jouait la conception biomédicale de la maladie. Le modèle étudié est celui de la bio-
Il propose une nouvelle terminologie en se basant sur trois termes anglais : illness, disease, sickness. · disease désigne la notion bio-
Ces terminologies se sont imposées aux chercheurs en Anthropologie en raison de la valeur opératoire. Elle permet de distinguer les différents niveaux auxquels la notion de maladie peut être appréhendée dans la recherche ; cette classification est d’autant plus intéressante lorsqu’il y a désaccord entre l’individu qui se croit malade et ceux qui ne le croient pas malade et dont il va solliciter la reconnaissance de sont état de malade. Cette reconnaissance de l’état de maladie est toujours le résultat d’une négociation. Illness et sickness sont universels parce qu’ils désignent l’état de la maladie, notion qui est inséparable de la communication sociale. Les partenaires sociaux doivent disposer d’une définition commune et sociale de l’état de maladie et de ressources sémantiques pour traduire en des termes sociologiquement significatifs le vécu individuel. Replacer au centre de l’étude la notion même de maladie a conduit de nombreux auteurs à renoncer à la notion d’anthropologie médicale pour lui préférer la notion d’anthropologie de la maladie.
La notion d’anthropologie médicale sous-
L’anthropologie médicale s’intéresse à l’ensemble des pratiques sociales qui ont des incidences sur la santé et la maladie. Or certaines pratiques ne possèdent pas une finalité spécialement thérapeutique. Au Laos, des rites annuels pour les génies tutélaires du villages sont des rites à finalité religieuse : il s’agit de renouveler le contrat entre les génies et les hommes. Ce contrat permet de cultiver le sol qui est propriété des génies. Secondairement le culte possède une finalité thérapeutique : si ces rites ne sont pas accomplis, des maladies peuvent s’abattre sur le village. C’est une finalité par défaut.
P. Worsley explique que l’anthropologie doit rompre avec la tradition de Revers selon laquelle l’anthropologie de la maladie a pour vocation l’étude des systèmes médicaux non occidentaux. Il critique cette position par l’intermédiaire des médecines non occidentales. Dans l’anthropologie de la maladie, il y a souvent une grande part d’ethnocentrisme ; ces systèmes font référence à des traditions médicales indépendantes les unes des autres. Il y a méconnaissance des influences des diverses traditions médicales. Le point de vue médical s’appuie sur les manières de penser la maladie et sur la manière dont elle s’enracine en occident dans les traditions intellectuelles et morales qu’il qualifie de méta médicales. S’il doit y avoir une anthropologie de la maladie et de la médecine, il faut alors mettre en relation cette anthropologie avec les autres méthodes de l’anthropologie.
Marc Augé explique que la démarche de l’anthropologie médicale est restée prisonnière d’une perspective évolutionniste qui opposait de manière stérile la médecine dite moderne aux médecines dites traditionnelles ou primitives. Pour Augé, les faits magiques possèdent des dimensions sociales s’ils sont considérés comme cause de maladie, mais il renvoie aux enjeux sociaux ; le sorcier est un acteur social qui a une position particulière. L’anthropologie médicale a qualifié de magie les interprétations de la maladie qui font du désordre biologique les signes d’un désordre social. Ce qui intéresse l’anthropologie c’est que dans toute société la maladie possède toujours une dimension sociale. Pour A. Young, l’anthropologie de la maladie est constitué par la maladie dans sa dimension sociale ; c’est ce qu’il nomme sickness, et non la maladie dans sa dimension vécue (deases ou illness). Il admet l’existence de deux types de travaux : · ceux de la perspective d’Augé (dimension sociale) ; ce sont les travaux de l’anthropologie of sickness ; · ceux qui se placent au point de vue du sujet individuel et qui s’intéressent à la manière dont les individus organisent leur propre expérience de la maladie ; travaux of illness Pour Good (réseau sémantique de la maladie), « c’est le réseau des termes, des situations, des symptômes et des impressions qui sont associés à une maladie et qui lui donnent un sens au point de vue du sujet ». Il insiste sur la fluidité de ces réseaux (nombre, variables, hétérogénéité, etc.). Cette fluidité du réseau permet au sujet de réorganiser continuellement son expérience de la maladie en fonction des circonstances.
La notion de modèle de Kleinman recouvre un essai de modélisation sur la manière dont les individus rationalisent leur conduite de la maladie en fonction : · de leur fond culturel ; · de l’interaction du système médical. Young reconnaît l’intérêt de ces approches, mais il en souligne aussi les limites. Ce qui détermine les conduites thérapeutiques, c’est la maladie dans sa dimension sociale et non vécue.
Augé conçoit l’anthropologie comme une anthropologie sociale. A ses yeux, seule la dimension sociale de la maladie intéresse l’anthropologie. La dimension individuelle et vécue de la maladie constitue également une étude anthropologique selon Young. L’opposition entre illness et sickness doit être relativisée, mais n’est pas réductible à une opposition individu/société pour la raison que le vécu de la maladie a déjà une dimension sociale. L’expérience de la maladie présente toujours une dimension individuelle et sociale à toutes les étapes de « l’itinéraire thérapeutique ».
Cet itinéraire thérapeutique est constitué de trois étapes : · perception par le sujet d’une maladie qui est susceptible d’être interprétée en terme de maladie. C’est l’étape de la maladie vécue (illness). Or cette étape a déjà une dimension sociale parce que le seuil de perception des symptômes et de leur perception différentielle sont influencés par le milieu culturel, la sémantique et la position occupée dans la société. · communication par le sujet d’informations sur son vécu, ce qui est susceptible de déboucher sur une reconnaissance de l’état de maladie. Elle permet au sujet d’accéder au rôle de malade. Elle pose trois problèmes : Þ Comment le sujet communique-
Le diagnostic ne détermine pas nécessairement le traitement qui peut être lui-
Dans les sociétés ou l’interprétation de la maladie en termes symboliques est fréquente, le diagnostic dépend plus du type de thérapeute que l’on est allé consulté que des symptômes.
Bibliographie
Ackerknecht : Médecine and ethnology. Selected essay -
Allan Young : The anthropologies of Illness and Sickness in Annual review of Anthropologie (1982 N°11 p.257-
bibliographie extraite de: http://www.reynier.com/ANTHRO/Ethnomedecine/Intro.html
2.L'histoire: influences et transmission des savoirs médicaux entre civilisations:
But: savoir montrer le caractère indispensable des comparaisons interculturelles
Exemple en ethnopharmacologie, bibliographie extraite de l' article publié par la Société Française d'Ethnopharmacologie en 2002: "L'ethnopharmacologie, une approche pluridisciplinaire: José Dos Santos et Jacques Fleurentin:
La reprise des recherches sur les savoirs non-
Ainsi l'érudition des hellénistes et des latinistes, lorsqu'elle est associée à une formation botanique très poussée, est-
3. Ethnobotanique et ethnopharmacologie:
buts, moyens et développements des deux ethnosciences
VOIR par exemple:
site du conservatoire de Salagon dirigé par Pierre Lieutaghi, ethnobotaniste:
http://www.musee-
Site du groupe d’anthropologie de la santé de Strasbourg: voir séminaires
http://ethnomedecine.free.fr
Site de la Société européenne d’ethnopharmacologie ( European Society of Ethnopharmacology):
http://ethnopharma.free.fr/
Médecine ayurvédique: Ce site entièrement consacré à l'Âyurveda, la plus ancienne et la plus répandue des médecines traditionnelles de l'Inde, a été conçu et réalisé par Guy Mazars (Université Marc Bloch de Strasbourg) et Sylvain Mazars. Il offre un panorama de l'Âyurveda et présente quelques réalisations françaises dans le domaine des études âyurvédiques.
http://ayurveda.france.free.fr/index.html
Site de la Société Française d’Ethnopharmacologie à Metz:
http://www.ethnopharmacologia.org/
4. les méthodes de terrain
L’enquête ethnomédicale
Outre les éléments principaux de l’enquête ethnologique et les caractères propres à l’enquête ethnomédicale évoquée dans mon cours, il conviendra de tenir compte des points suivants recommandés par l’OMS, en cas d’enquêtes visant à créer, documenter ou améliorer des systèmes de soins primaires. L’extrait suivant est tiré de l’ouvrage de C. Brelet déjà cité.
« L'enquête ethnologique devra être totale », recommanda Lebeuf, car « les phénomènes juridiques, économiquement esthétiques, ne peuvent se concevoir sans l'étude, fondamentale, des phénomènes religieux et de leurs corollaires, la magie et la sorcel1erie, les mythes et les symboles ». Il ne suffit pas de comprendre que la culture d'une population et le système de valeurs qui la soutient déterminent, par exemple, L'importance symbolique du sang dans ses rituels, puis d'expliquer ses réticences à subir une simple prise de sang. Les personnels sanitaires doivent également tenir compte de facteurs qui peuvent déterminer le succès ou la faillite d'une campagne de vaccination ou d'éducation nutritionnel1e. Il leur faut savoir identifier, outre les responsables de l'organisation politique locale (chef de village, dignitaires religieux officiels ...), les personnes (accoucheuses traditionnelles, guérisseurs, devins .....) dont l'autorité localement reconnue peut déterminer l'appui ou l'opposition de la population au projet.
Depuis, suivant les recommandations du Dr Dorol1e, l'OMS a lancé des campagnes éducatives de grande envergure en suggérant, notamment par voie de presse, aux services nationaux de santé publique de veiller tout particulièrement à :
• déterminer les possibilités matérielles de la population considérée afin que les méthodes sanitaires envisagées ne lui imposent pas des charges qu'elle serait incapable de supporter;
• étudier l'ensemble des croyances, des attitudes et des pratiques ayant un rapport quelconque avec la santé, la médecine préventive, les maladies;
• faire une liste des remèdes traditionnellement employés et déterminer les rapports particuliers qui peuvent exister entre ces médicaments et la religion;
• écouter les interdits (ou tabous) liant une population entière, une tribu, une famille ou même un individu par rapport à des plantes, des animaux ou des objets, voire des attitudes;
• déterminer l'attitude de la population devant les maladies et les soins médicaux, la nature des liens sociaux traditionnels existant entre les malades et les membres du personnel sanitaire, ainsi qu'entre ces derniers et les différents groupes et sous-
• repérer et connaître les membres du groupe qui jouent le rôle de médecins ou de guérisseurs et les méthodes qu'ils emploient pour lutter contre les épidémies ou les prévenir".
5. Exploitation des données:
Informatisation; classement des données…
Exemple dans Badasson et compagnie de P. Lieutaghi
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